PARIS POUR LES NULS - PARTIE 2
L'ACCORD DE PARIS : CONTRIBUTIONS DÉTERMINÉES AU NIVEAU NATIONAL ET ÉLECTIONS FÉDÉRALES
Des pièces importantes, des solutions technologiques et financières, une volonté politique et un changement culturel se rassembleront pour former le puzzle décrit dans l’Accord de Paris ; neutralité carbone d’ici 2050, limitant le réchauffement climatique à 1.5 degré Celsius. La somme de ces parties représente également la théorie du changement de Protect Our Winter Canada. Et la communauté du plein air peut avoir un effet positif et disproportionné sur la réalisation des objectifs de Paris.
Pour atteindre ces objectifs, les 186 pays les plus émetteurs ont soumis des contributions déterminées au niveau national (NDC). Les CDN sont des objectifs définis par les engagements de chaque pays à réduire les émissions jusqu'en 2025 ou 2030. Par exemple, l'objectif du Canada jusqu'en avril 2021 était de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Le premier ministre Trudeau a annoncé un nouvel objectif de 40 %. Des réductions de 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 au printemps 2021. La première CDN des États-Unis vise un objectif à l'échelle de l'économie de réduction des GES de 26 % à 28 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2025. La Nouvelle-Zélande s'est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre à 30 % en dessous des niveaux de 2005 d’ici 2030.
En décembre 2020, le gouvernement du Canada a publié Un environnement sain et une économie saine, le plan climatique renforcé du Canada pour créer des emplois et soutenir les personnes, les communautés et la planète. Le plan comprenait 64 mesures, avec 15 milliards de dollars de nouveaux investissements, et permettra au Canada d'atteindre et de dépasser son objectif national actuel de réduction des gaz à effet de serre (GES) pour 2030. Les mesures s'articulent autour de cinq piliers d'action :
- Rendre les endroits où vivent et se rassemblent les Canadiens plus abordables en réduisant le gaspillage énergétique ;
- Rendre accessibles des transports et de l'électricité propres et abordables dans chaque communauté canadienne ;
- Continuer à veiller à ce que la pollution soit payante et à ce que les ménages reçoivent davantage d'argent ;
- Bâtir l'avantage industriel propre du Canada; et,
- Profitez du pouvoir de la nature pour soutenir des familles plus saines et des communautés plus résilientes.
Ce plan est complet et démontre clairement l'engagement du gouvernement fédéral à dépasser l'objectif du Canada pour 2030. Toutefois, les mesures fédérales ne représentent qu'une partie de l'histoire du Canada. De nombreuses provinces se sont engagées à atteindre des objectifs de réduction importante des gaz à effet de serre, mais toutes n'ont pas annoncé un ensemble complet de mesures pour atteindre ces objectifs. D’autres mesures provinciales et territoriales s’appuieront sur les progrès que réaliseront les mesures fédérales actuellement proposées, conduisant à de nouvelles réductions des émissions. C'est pourquoi le gouvernement fédéral s'est engagé à consulter les provinces et les territoires, les partenaires autochtones et les Canadiens de tous les secteurs socio-économiques afin d'élaborer davantage un plan solide pouvant être mis en œuvre ensemble. Et même si le plan présenté par le gouvernement fédéral nous mettrait sur la bonne voie pour respecter nos engagements en matière de climat, nous devons nous assurer que nos promesses sont tenues.
Il n’existe pas de sanction définie en cas de violation de l’Accord de Paris, car l’idée est d’encourager la responsabilisation afin d’influencer les pays à agir en faveur du climat. Les CDN ne constituent pas un arrangement dictatorial imposé d’en haut, mais permettent à chaque pays de venir à la table en s’appuyant sur ses propres capacités. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une solution miracle pour atteindre les objectifs d’émissions, cela oriente le monde vers des progrès sur lesquels il est possible de s’appuyer. Chaque pays a des stratégies et des ambitions différentes qui reflètent ses capacités, ses finances et sa responsabilité dans les émissions mondiales.
Sur le terrain, les progrès seront différents selon votre pays d’origine. Au Canada, nous assisterons à des changements en matière de transport en commun, de dépendance aux énergies renouvelables et de technologies propres.
Il existe des cadres pour aider les pays qui n’ont pas la capacité de renforcer leurs objectifs au fil du temps. L’accord demande aux pays les plus riches d’aider les pays les plus pauvres. Les pays les plus riches sont bien plus responsables des émissions mondiales, tandis que les pays sous-développés sont souvent ceux qui y ont le moins contribué, mais qui souffriront le plus des conséquences du changement climatique. L’accord comprend un plan qui envoie 100 milliards de dollars d’aide par an des pays les plus riches aux pays les plus pauvres afin de renforcer leur résilience climatique. Cette aide devrait augmenter à l’avenir.
PEOPLE
Avoir les bonnes personnes au pouvoir – des champions du climat qui placent la résolution du problème du changement climatique en tête de leur agenda – est un moyen infaillible de garantir la mise en place de politiques favorables au climat. À l’heure actuelle, ces élus devraient travailler à mettre en œuvre une législation qui contribue à atteindre les objectifs de Paris. Ce sont ces personnes qui reprendront les grandes lignes de l’Accord de Paris et propulseront le Canada au niveau supérieur en tant que leader mondial en matière de climat.
Les pays doivent revoir leurs engagements tous les cinq ans dans le but de réduire davantage leurs émissions. Ce principe a également été inscrit dans la loi fédérale en 2021, lorsque le projet de loi C-12, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, a été adopté. Le gouvernement fédéral est désormais tenu par des accords nationaux et internationaux de fixer des objectifs climatiques nationaux pour 2030 et tous les cinq ans par la suite, pour finalement atteindre zéro pollution nette en carbone d'ici 2050. Cela signifie que nos choix en tant qu'électorat canadien ont des impacts qui vont au-delà de ce qui vient à l’esprit : l’assurance-emploi, la défense nationale…
Lors des prochaines élections fédérales, il est important de considérer toutes les ramifications de notre vote. De nombreux ministres du Cabinet ont un impact incroyable sur la contribution du Canada à la réduction des émissions mondiales.
Par exemple, le ministre de l'Environnement et du Changement climatique est chargé de superviser Environnement et Changement climatique Canada, le ministère de l'Environnement du gouvernement du Canada. Le ministre est également responsable de la supervision de Parcs Canada et de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. De la même manière, mais peut-être moins directement, les ministres des Ressources naturelles, des Pêches et des Océans, des Transports ou des Ressources naturelles ont également une immense responsabilité dans la lutte contre la crise climatique.
L'actuel ministre de l'Environnement et du Changement climatique, l'honorable Jonathan Wilkinson, est membre du Parti libéral. Les prochaines élections détermineront quel parti formera le Cabinet et qui assumera le rôle de ministre de l’Environnement et du Changement climatique, représentant le Canada sur la scène internationale. Il est essentiel d’élire un parti qui adopte une position ferme sur la législation climatique et qui fait preuve de leadership.
POLITIQUES
En plus des visages que vous verrez susciter le changement au niveau fédéral, il y aura également une multitude de nouvelles lois et de nouveaux sujets qui apparaîtront certainement sur votre fil d'actualité dans les mois à venir alors que les partis fédéraux se présenteront aux élections. Voici quelques exemples de ce que vous verrez et comment cela est lié aux objectifs de Paris.
Mise en œuvre du projet de loi C-12
La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité est la toute première loi sur la responsabilité climatique au Canada. Le Canada n'a pas réussi tous les objectifs climatiques qu'il s'était fixés, et les tentatives précédentes de législation sur la responsabilité climatique, comme le projet de loi du chef du NPD de l'époque, Jack Layton, en 2009, n'ont pas réussi à franchir le processus législatif du pays. La collaboration multipartite au Parlement et le travail rapide au Sénat ont permis l'adoption d'un projet de loi renforcé avant les vacances d'été de 2021, avec des rumeurs selon lesquelles des élections seraient abandonnées dès la fin de la pause législative.
Même si le projet de loi C-12 n’est pas à la hauteur de l’étalon-or international, il fournira une base sur laquelle il sera possible de s’appuyer grâce à une mise en œuvre rigoureuse pour garantir que le Canada ne manquera jamais un autre objectif climatique. Gardez donc les yeux ouverts pour toute mise à jour sur la mise en œuvre du C-12 (ou son absence).
Finance
Avec tous les discours sur les énergies renouvelables et la transition juste et verte, on pourrait penser que le gaz de fracturation, les pipelines et le gaz naturel liquéfié seraient de plus en plus difficiles à obtenir financés par les banques et approuvés par les gouvernements provinciaux et fédéral.
Depuis que le Canada a signé l'Accord de Paris sur le climat en 2016, les banques canadiennes ont consacré 798 milliards de dollars à des projets pétroliers, gaziers et charbonniers. De plus, les banques ne se contentent pas de financer des projets existants. Ils fournissent du financement et des garanties qui permettent l'expansion des opérations liées aux combustibles fossiles qui mettent en danger les espaces sauvages du Canada, violent les droits des peuples autochtones et apportent une contribution démesurée au réchauffement climatique.
BTW, si vous avez de l'argent sur un compte courant de tous les jours – l'argent que vous utilisez pour acheter vos courses ou votre abonnement saisonnier – alors vous pouvez être sûr que les banques l'utilisent pour soutenir des projets de combustibles fossiles (si cela semble improbable, consultez ce blog).
Restez à l'écoute. Nous avons lancé une campagne (#BankOnNature) au printemps 2021 et nous comptons maintenir la pression car les enjeux sont importants. Nous n’avons pas encore abordé la question de l’implication de nos gouvernements provincial et fédéral dans l’aspect financier de la crise climatique, mais nous le ferons.
Énergie renouvelable
En plus des pertes de vies monumentales causées par la pandémie de COVID-19, les industries et les entreprises du pays et du monde entier souffrent. Il y a eu des plans de sauvetage pour l’industrie aérienne et pour les sociétés de combustibles fossiles. Il est impératif que l’énergie propre fasse partie des discussions entourant un programme de stabilisation économique. Un soutien est nécessaire pour le secteur des énergies renouvelables, qui est ébranlé par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des projets. Les perturbations économiques causées par la pandémie ont entraîné une baisse des émissions, et même si une pandémie mortelle n’a jamais été la voie recherchée pour réduire les émissions, elle a brossé un tableau de ce à quoi pourrait ressembler une reconstruction économique créative avec l’énergie propre en première ligne.
Nos nombreux dirigeants, du premier ministre Brian Mulroney à Harper et Trudeau, ont déclaré à plusieurs reprises leur intention de bâtir une économie résiliente qui investit dans les infrastructures d’énergie propre, s’attaque à la justice environnementale et crée des millions de nouveaux emplois. Nos voix en tant qu’amateurs de plein air peuvent avoir un impact énorme, et cela commence par l’élaboration d’un plan pour voter pour un leader climatique.
En fin de compte, même si l’avenir de l’Accord de Paris s’annonce prometteur, les élections fédérales de cette année sont plus importantes que jamais. L’élan est une fois de plus de son côté, alors que le Canada, l’un des dix principaux responsables mondiaux des émissions de carbone, élit potentiellement un nouveau parti à sa tête. Avec un changement culturel évident, un soutien financier, une innovation technologique et une représentation politique adéquate, la neutralité carbone et le ralentissement de la hausse de la température mondiale sont à nouveau en jeu. Élaborez un plan pour voter pour un leader climatique.