En conservant, en protégeant et en restaurant les écosystèmes partout au Canada, les solutions climatiques fondées sur la nature extraient et stockent de grandes quantités de carbone dans l'atmosphère, nous aident à nous adapter aux changements et aux impacts climatiques, et à améliorer la santé, le bien-être et la résilience des humains et des non-humains. Les solutions climatiques fondées sur la nature offrent une opportunité d'utiliser le pouvoir de la nature dans la lutte contre le changement climatique, permettant une réduction annuelle pouvant atteindre 78 Mt d'équivalent CO2 (11 % des émissions annuelles actuelles de carbone du Canada) d'ici 2030.
Les détails de la politique
Notre planète a toujours eu recours aux processus naturels de stockage de carbone dans les forêts, les matières végétales, les sols et les océans. Grâce à de nouveaux investissements, des protections juridiques, des initiatives politiques et l'autorité autochtone, les solutions climatiques basées sur la nature peuvent être renforcées dans le but d'atteindre nos objectifs fédéraux en matière de climat et de biodiversité :
1. PROTÉGER 30 % DES TERRES ET DES PLANS D'EAU D'ICI 2030
Les divers écosystèmes canadiens riches en carbone; notamment la toundra, les tourbières, les forêts, les mangroves et les océans, assurent la séquestration et le stockage du carbone à grande échelle. Pour y parvenir le plus efficacement possible, la nature a besoin de beaucoup d’espace libre de toute activité industrielle et de tout développement, afin que notre grande diversité d’espèces puisse prospérer. Créer de nouvelles aires protégées, qu'elles soient publiques, privées ou autochtones, et cesser la destruction des écosystèmes intacts peuvent avoir plusieurs impacts. Ces actions permettront d'offrir des services écosystémiques généralisés, de créer de nouveaux espaces récréatifs pour les amateurs de plein-air tout en fournissant des sources de revenus alternatives et résilientes pour les communautés autochtones et locales, les agriculteurs, les éleveurs et les forestiers.
2. PRIORISER L’ADAPTATION NATURELLE AU CLIMAT
Le changement climatique entraîne de plus grandes tempêtes, une élévation du niveau de la mer, des glissements de terrain et de l’érosion, des inondations, des sécheresses, de puissants incendies et bien plus encore. En travaillant avec la nature, nous pouvons mieux réagir et nous adapter à ces impacts. Investir dans les zones humides pour la gestion des inondations, planter des arbres pour réduire la chaleur urbaine extrême et cultiver des denrées résistantes à la sécheresse ne sont que quelques exemples. Des infrastructures et des matériaux innovants, inspirées par la nature, peuvent également nous aider à vivre, travailler et jouer avec plutôt que contre la nature.
3. DONNER DES DROITS À LA NATURE ET AUX AUTOCTHONES
En février 2021, la municipalité québécoise de Minganie et le Conseil Innu d'Ekuanitshit ont accordé la personnalité juridique à Muteshekau-shipu (la rivière Magpie), un cas qui fait jurisprudence au Canada et à l'échelle mondiale ! En donnant droit à la nature de maintenir sa biodiversité naturelle, d'exercer des fonctions essentielles au sein de son écosystème et de bénéficier d'un statut juridique devant les tribunaux, elle peut maintenant demander - par l'intermédiaire d'un tuteur légal - une ordonnance du tribunal pour mettre fin aux actions qui causent des dommages telles que la pollution ou l'extraction. Même si cela peut paraître nouveau (ou un peu fou), il est important de savoir que la nature est maintenant simplement sur le même pied que les sociétés pétrolières et gazières qui ont déjà une personnalité juridique ! Les droits de la nature sont souvent dirigés ou inspirés par les traditions juridiques autochtones qui considèrent la terre comme sacrée, en relation réciproque ou interconnectée avec les droits de l'homme.